Peut-être avez-vous déjà été confrontés à ce type de situation. Vous êtes dans un groupe (lors d’une réunion de famille, à un diner, à la cafétéria…) et quelqu’un souhaite connaître l’avis de chacune des personnes du groupe sur un sujet particulier (par exemple, le prix d’une baguette de pain). Vous avez en tête une réponse précise mais lorsque vous vous apercevez que les personnes qui répondent avant vous donnent un avis totalement différent du votre, vous décidez alors de modifier votre réponse et ainsi de vous conformer à l’avis général.
Des études menées par le psychologue Solomon Asch en 1955 (voir notamment l’expérience de Asch) ont démontré que les personnes avaient tendance à se conformer à l’avis général. Plus la majorité est importante, plus les individus vont s’y conformer. Les raisons de ce conformisme ? Certains répondent que leur avis n’est pas le bon comparativement à celui du groupe, d’autres répondent qu’ils pensaient réellement comme le groupe et enfin, d’autres répondent qu’ils ne pensaient pas que le groupe avait le bon avis mais s’étaient conformés afin de ne pas “s’exclure” du groupe.
Grâce au progrès des techniques d’imagerie par résonnance magnétique (IRM), les scientifiques sont parvenus à localiser la zone du cerveau qui nous fait changer notre avis afin de mieux nous conformer à la majorité. En effet, une nouvelle étude publiée dans le journal Neuron a démontré que lorsque des personnes avaient une opinion différente de celle du groupe, le cerveau produisait “un signal d’erreur”. La zone du cerveau dénommée “oops area” s’activait alors de manière intensive tandis que la zone de récompense réduisait son activité. Ces changements d’activités nous font alors penser que nous sommes trop différents des autres et que nous devons afin d’être “récompensés” nous conformer à l’avis général. En effet, le fait d’être trop différent est perçu par le cerveau comme une punition a précisé Vasily Klucharev, du F.C. Donders Centre for Cognitive Neuroimaging de l’université Radboud à Nijmegen (Pays-Bas).
Le cerveau a bon dos..; Quid de la pression sociale, familiale, culturelle, professionnelle ? Dans de nombreuses situations, les gens n’ont pas vraiment d’autres choix que de se rallier à « la majorité », ou plutôt la « supposée majorité ».
En on arrive à des situations ubuesques, ou une majorité de gens vont contre leur convictions intimes pour se rallier à une idée trés minoritaire, mais « supposée » majoritaire. Le « politiquement correct » en est un parfait exemple.