Le web sémantique promet véritablement de révolutionner la manière avec laquelle nous utilisons Internet. Pour faire simple, (vous pouvez avoir une définition plus technique via Wikipédia), le principe du web sémantique est de trouver l’information alors que nous ne l’avons pas encore cherchée et d’obtenir des informations complètes et pertinentes en n’ayant en notre possession que peu de détails sur ce que nous recherchons.

La longue course de l’information

Pour être clair, nous sommes passés d’une première ère où il était obligatoire d’aller chercher l’information… cette ère comprenait beaucoup de contraintes dont notamment celles relatives au déplacement physique, à la perte de temps, à la nécessité de conserver un certain niveau d’attention (afin de ne pas oublier d’acheter son journal ou de regarder son émission TV favorite par exemple)…à une ère très récente et toujours actuelle où certaines étapes liées à l’accès à l’information ont totalement disparue. Actuellement et contrairement à la première ère, l’information vient et s’adapte à nous ainsi qu’à nos habitudes/contraintes de consommation. Je peux par exemple citer la vidéo à la demande (VOD) ou encore les pages personnalisables telles qu’iGoogle ou encore Netvibes grâce auxquelles il est possible de suivre un très grand nombre de sites en un seul coup d’œil sans se préoccuper de la mise à jour de ces derniers, tout s’effectuant automatiquement. Cette ère sous-entend néanmoins plusieurs actions de notre part : celles de rechercher l’information (via un moteur de recherche par exemple), trouver un ou plusieurs site(s) qui répond(ent) à nos attentes et de s’inscrire aux flux RSS/newsletter. Le processus d’accès à l’information même s’il est moins long que celui de la première ère reste tout de même contraignant.

La nouvelle vague qui se profile concerne le web sémantique. Ce dernier permettra de nous fournir l’information sans que l’on soit contraint de la chercher. Les technologies mises en place analyseront en effet les données nous concernant disponibles sur Internet. Selon les informations récoltées, ces technologies nous proposeront des contenus susceptibles de nous intéresser et/ou de nous mettre en contact avec d’autres internautes partageant nos centres d’intérêts (on peut déceler des prémices du web sémantique sur Facebook par exemple avec la rubrique “Vous connaissez peut-être…” mais cette rubrique nous n’est proposée “que” grâce à des amis communs).

Quelques exemples

J’ai donné hier l’exemple du système SEAmail actuellement testé à l’université de Stanford qui permet d’envoyer un e-mail à une liste de personnes dont nous ne connaissons ni les noms, prénoms, ni les adresses mail. L’exemple donné concernait l’envoi d’un e-mail “à tous les professeurs diplômés de l’université de Harvard depuis 1960”. Ne connaissant ni leur nom, ni leur contact, il suffit de renseigner cette recherche dans la rubrique destinataire et SEAmail sur la base des informations disponibles sur Internet se charge d’envoyer votre message aux bons destinataires. J’ai également découvert aujourd’hui l’application Headup (il existe un module firefox) qui sur la base des renseignements trouvés via nos comptes Gmail, Facebook, Twitter, Friendfeed… nous propose des contenus (vidéos, musiques…) en relation avec nos centres d’intérêts. Imaginez également le gain de temps et d’effort pour un recruteur qui vise à embaucher une personne répondant à certains critères plus ou moins pointus. Les recherches de cette responsable hiérarchique dans la publicité pour IBM concernant une équipe “d’experts financiers internationaux familiers avec les fusions-acquisitions, répondant de10 ans d’expérience et disponibles Lundi” seraient ainsi grandement facilitées.

Une importante contrainte (qui pourrait remettre en cause une partie du web sémantique) concerne néanmoins l’accès à des données relevant de la sphère du privé. Afin d’augmenter sa propre efficacité (atteindre plus rapidement et sans effort une information pertinente) ou sa visibilité sur la toile (qui semble désormais primordiale lors de la recherche d’un emploi), il serait nécessaire d’accepter que certaines des informations nous concernant soient consultables par tous. Le tollé suscité par la récente expérience menée par le bimestriel “Le Tigre” qui a pu réaliser un “portrait Google” d’une personne prise au hasard semble démontrer le contraire.

About Cédric Bellenger

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