La presse écrite française est depuis un certain temps déjà un secteur en crise vivant sous perfusion étatique. Avec les évolutions de consommation des journaux papiers, nous pouvons légitimement penser que ce secteur est très certainement en train de vivre ses derniers moments sous sa forme actuelle.

La contrainte principale avec la presse écrite réside dans le fait que ce secteur est un secteur économique de poids : 8,3 milliards d’exemplaires de journaux ou de périodiques ont été édités en 2005 pour un chiffre d’affaires de 10,6 milliards d’euros. Le secteur embauche également quelque 200 000 emplois directs ou induits (données provenant de La Documentation française). La seconde contrainte principale provient du fait que comme chacun le sait probablement, nous devons faire face à une crise économique et les prévisions de la Commission Européenne tablent sur un taux de chômage de 10,6% en 2010… Le tout est donc de faire “atterrir un paquebot en douceur”.

Nicolas Sarkozy a ainsi dévoilé un plan de soutien s’élevant à environ 200 millions d’euros par an sur trois ans (soit 600 millions) comprenant notamment le report d’un an de l’augmentation des tarifs postaux (l’Etat compensera intégralement le manque à gagner pour la Poste, environ 12 millions d’euros), l’abonnement gratuit d’un an pour les jeunes de 18 ans et le doublement de la part de ses dépenses de communication destinées aux journaux face à la crise soit 20 millions d’euros. Plusieurs chantiers vont être mis en place dont celui du développement du portage à domicile, de l’amélioration des revenus des diffuseurs et du rapprochement des 30 000 points de vente de la presse quotidienne nationale et les 50 000 points de presse quotidienne régionale. Les imprimeries seront également modernisées afin de réduire les coûts d’impression de 30 à 40%… »La première responsabilité de l’Etat est de répondre à l’urgence créée par l’effondrement des perspectives publicitaires sur la situation économique des entreprises de presse pour 2009″ a précisé le chef de l’Etat.

Si l’Etat envisage d’injecter 20 millions d’euros par an dans la presse électronique (plusieurs aides l’aligneront sur le statut de la presse écrite : exonération de la taxe professionnelle, demande à Bruxelles de bénéficier du taux réduit ou super-réduit de TVA), aucune mesure n’est cependant prise relative au développement et à la démocratisation de l’e-paper (ou pour les puristes : Papier électronique) et des “readers”. Dommage car les subventions accordées aujourd’hui concernent un modèle ancien (univers matériel) et ne se tournent suffisamment pas vers l’avenir (univers dématérialisé). En effet, la lecture sur support électronique semble être la meilleure solution pour ce secteur en crise. Même si certaines contraintes existent actuellement (on peut redouter “l’agressivité” de l’affichage comparé à la ‘”douceur” du papier »), les avancées technologiques permettront très prochainement de reproduire les sensations de la lecture papier. Et comme l’iPod a détrôné les lecteurs K7 et CD, les “readers” tels que les commercialisent les sociétés Orange, Amazon ou encore SFR détrôneront très probablement les journaux papiers.

Beaucoup d’avantages sont en effet liés aux readers comme par exemple la mobilité, le fait d’avoir à portée de main toute une bibliothèque (magazines, livres, journaux), de pouvoir télécharger de nouveaux contenus, de s’abonner à un magazine et de recevoir automatiquement les derniers articles (sur le modèle des flux RSS), d’intégrer des vidéos, de lire en temps réels les commentaires des internautes, rendre les contenus interactif… Bref, une reproduction de ce qu’il est possible de faire aujourd’hui sur un ordinateur sans ses inconvénients, sur un écran, léger, très peu consommateur d’énergie et suffisamment grand pour y lire du contenu écrit. Pour plus d’informations sur l’e-paper, n’hésitez pas à rejoindre le groupe “Feedbooks” sur Facebook.

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About Cédric Bellenger

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